Fiche n°3
Antonopoulou
Lila et Targoutzidis Antonis, « Évaluation économique de la prévention
pour la santé et la sécurité au travail : la pertinence de l'analyse
coût-bénéfice », Santé Publique, 2010/1 Vol. 22, p. 23-35.
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Avis
: Article présentant les principales caractéristiques de l'ACB.
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Imputation au plan de l'ouvrage
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N°IC
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Idées clés
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P 24
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HE1
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Les individus s’exposent à des risques et
subissent les conséquences d’une perte de santé en échange d’un bénéfice
financier (salaire).
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P 24
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HE1
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L’aspect économique de la santé et de la sécurité
au travail s’est ainsi développé à deux niveaux : au niveau microéconomique
qui inclut l’entreprise et au niveau macroéconomique, qui se réfère à la
société dans son ensemble.
Le choix d’une méthode appropriée est une
question cruciale pour l’évaluation économique des programmes de santé et de
sécurité au travail à ces deux niveaux.
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P 24
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HE2
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L’analyse coût-bénéfice (ACB), définie par
Drummond comme la méthode qui permet le calcul en termes monétaires des coûts
et des résultats de chaque action alternative. Elle permet une estimation de
la valeur des ressources dépensées par chaque programme en comparaison avec
celle des ressources qui pourraient être économisées ou créées.
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P 25
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HE3
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Les bénéfices non économiques peuvent avoir
un impact sur les individus liés à l’entreprise mais ils ne concernent ni
l’entreprise elle-même ni ses objectifs. Ainsi, seuls les bénéfices
économiques en rapport avec la santé peuvent être pris en compte dans
l’évaluation faite par l’entreprise.
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P 25
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HE2
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Dans l’économie de la santé, les méthodes
existantes sont les suivantes :
– analyse de minimisation du coût ;
– analyse Coût-efficacité (ACE) ;
– analyse Coût-utilité (ACU) ;
– analyse Coût-bénéfice (ACB).
La méthode ACB est très répandue mais elle
est aussi fortement contestée, à cause de l’attribution d’une valeur
monétaire à la santé et à la vie humaine (VVH) qu’elle impose.
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P 26
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HE2
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La bibliographie fait une large place à la
critique de son (méthode ABC) aspect scientifique («comptabiliser quelque
chose d’aussi immatériel que la souffrance, la maladie et la mort est une
science inexacte »)
Carcoba A. Whose costs? Who benefits?
OSHA; 1999. [cité le 26 juin 2009].
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P 26
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HE3
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« La méthode ACB peut offrir une
contribution utile à la santé et à la sécurité au niveau d’une seule
entreprise »
Tudor O. Strengths and Weaknesses. OSHA;
2005. [cité le 26 juin 2009].
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P 26
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HD1
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Les coûts pour l’entreprise ne sont pas
nécessairement des coûts pour la société et réciproquement.
Dorman P, Hangstrom P. Compensating Wage
Differentials for Dangerous Work Reconsidered. Industrial and Labor Relations
Review 1998;52(1):116-35.
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P 26
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HD1
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L’influence du temps : « la valeur de la
santé peut changer suivant les évolutions politiques et morales, plus
difficiles à prévoir que les évolutions économiques »
Tudor O. Strengths and Weaknesses. OSHA;
2005. [cité le 26 juin 2009].
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P 27
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HE2
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le problème primordial qui se pose à propos
de la méthode ACB est l’attribution d’une valeur en termes monétaires à la
vie humaine. Trois approches existent : les préférences déclarées, les
préférences révélées et le capital humain.
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P 27
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HE2
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Préférences déclarées
L’approche selon les préférences déclarées
se fonde sur les individus et tente d’évaluer la valeur qu’ils attribuent à
leur vie et à leur santé par le biais d’un échange financier qu’ils
accepteraient en cas de risques précis. Cette estimation s’effectue au moyen
de questionnaires qui s’appuient sur :
– le consentement à accepter (WTA) ;
– le consentement à payer (WTP).
Le principal avantage de cette méthode est
qu’elle se fonde sur des choix réels, qui s’expriment clairement à propos
d’un risque précis pour la vie ou pour la santé.
Tudor O. Strengths and Weaknesses. OSHA;
2005. [cité le 26 juin 2009].
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P 27
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HE2
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L’extériorisation du coût : « Il s’agit de
l’opinion des travailleurs sur ce que devraient payer les employeurs pour la
prévention d’un risque qu’ils peuvent eux seuls contrôler »
Tudor O. Strengths and Weaknesses. OSHA;
2005. [cité le 26 juin 2009].
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P 27
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HE2
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Préférences révélées
Un avantage de cette méthode réside dans le
caractère réel et non hypothétique des préférences individuelles qu’elle
utilise mais cette méthode comporte aussi des inconvénients dont :
– Les imperfections du marché du travail
(faible connaissance des risques)
Folmer H, van Ireland E. Valuation
methods and policy making in environmental economics. New York: Elsevier;
1989.
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P 28
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HE2
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Capital humain
L’approche du capital humain envisage la
santé comme un investissement permettant d’augmenter la capacité de
production et de gains. La prévention est aussi un investissement en capital
humain et elle est évaluée en tant que telle sur la base du salaire qui
serait perdu si le travailleur tombait malade. En d’autres termes, le coût
social de la vie humaine ou de la perte de santé est estimé par le biais des
salaires perdus que la victime aurait touchés si elle était encore en vie et
en pleine santé.
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P 28
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HD1
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L’attribution d’une valeur à la santé au
moyen des salaires soulève d’assez nombreux problèmes. L’un des plus
importants est les imperfections du marché du travail, comme le chômage, la
flexibilité, etc.
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P 29
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HE2
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Un autre inconvénient sérieux de cette
méthode est la pertinence du salaire comme mesure de la valeur de la vie
humaine.
FayadR, NuwayhidI, TamimH, KassakK,
KhogaliM.CostofWork-relatedInjuriesinInsuredWorkplacesin Lebanon. Bulletin of
the World Health Organisation 2003;81(7):509-16. [cité le 26 juin 2009].
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P 29
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HE2
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Malgré ses faiblesses, le capital humain
est encore l’approche dominante pour l’estimation du coût des maladies et des
traumatismes, principalement parce qu’elle est la plus fiable et la plus
fondée théoriquement des approches alternatives.
Leigh JP, McCurdy A, Schenker MB. Costs
of Occupational injuries in Agriculture. Public Health Reports,
2001;116(3):235-48.
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P 29
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HP2
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Malgré ses faiblesses, l’ACB reste la
méthode la plus répandue dans l’économie de la santé et de la sécurité au
travail.
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P 29
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HE2
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On a également soutenu que même là où elle
est rejetée, la comparaison des coûts et des avantages se fait inconsciemment
dans l’esprit de ceux qui prennent les décisions.
Johanson U, Johren A. The Practice of CBA
at Company Level at Sweden. Dans: OSHA. Magazine 1 - Health and safety at
work - A question of costs and benefits? Luxemburg, Office for Official
Publications of the European Communities; 1999. [cité le26 juin 2009].
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P 30
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HD4
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Lind : « ce n’est pas tant le coût de la
sauvegarde d’une vie qui vaut une certaine somme de dollars que le coût du
dollar qui correspond à une certaine durée de vie »
Lind N. Social and Economic Criteria of
Acceptable Risk. Reliability Engineering and System Safety 2002; 78:21-5.
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P 30
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HD4
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Toutes les méthodes supposent un lien
étroit entre santé et avantage économique, qui ne correspond pas toujours à
la réalité. Par exemple, les individus prennent des risques (consommation
d’alcool ou de tabac, vitesse excessive, etc.) sans aucun avantage
économique. Dans certains cas aussi, la société exige une attribution de
ressources disproportionnées par rapport au nombre de vies sauvées, à cause
de caractéristiques particulières (maladies infantiles rares, victimes de
catastrophes, etc.). Biddle commente ainsi : « on peut soutenir que tous les
risques mortels ne représentent pas la même perte d’utilité ».
Biddle EA. The Economic Cost of Fatal
Occupational Injuries in the United States [thèse]. West Virginia University;
2001.
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P 30
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HD4
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L’approche psychométrique a débuté avec le
travail de Fischhoff et al. à l’université de l’Oregon.
Fischhoff B, Slovic P, Lichtenstein S,
Read S, Combs B. How Safe is Safe Enough? A Psychometric Study of Attitudes
Towards technological Risks and Benefits. Policy Sciences 1978;9:127-52.
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P 30
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HD4
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La société semble plus sensibilisée ou (en
termes de répartition des ressources) plus disposée à consacrer davantage de
ressources à la prévention des risques quand l’exposition au risque paraît
injuste.
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P 31
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HD4
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La société est plus sensible aux
catastrophes inhabituelles et massives qui influencent simultanément la vie
ou la santé de nombreux individus (surtout d’une façon inhabituelle) qu’aux
mêmes pertes qui apparaissent progressivement au cours de l’année (accidents
de la route par exemple).
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P 32
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HD4
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De nombreux travaux citent séparément le
niveau de l’individu isolé mais dans ce cas, l’influence des caractéristiques
individuelles (caractère, état de santé, statut familial, etc.) est
déterminante et s’écarte donc du cadre de notre travail.
Andreoni D. The Cost of Occupational
Accidents and Diseases. Occupational Safety and Health Diseases. Geneva:
International Labour Office, 363.11 ILO OSHS 54; 1986.
Dorman P. The Economics of Safety, Health
and Well-Being at Work: An Overview, InFocus Program on SafeWork,
International Labour Organisation. The Evergreen State College; 2000. [cité
le 26 juin 2009].
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P 32
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HP2
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Au niveau de l’entreprise, la méthode ACB
est la plus appropriée et ne pose pas la question du choix d’une approche
convenable pour l’attribution de valeurs financières aux issues de santé,
puisque celles-ci ne sont pas du tout soumises au calcul.
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P 32
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HD4
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Au-delà des questions de santé et des
caractéristiques démographiques, certains paramètres sociaux, comme la
justice, l’impact des effets et les caractéristiques de la société que fait
apparaître l’approche psychométrique, doivent être pris en compte.
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P 32
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HE2
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Le principal paramètre régulateur est
l’«intériorisation» du coût (c’est-à-dire le transfert du coût aux
entreprises) au moyen d’une intervention régulatrice de l’État (soit par le
biais de la législation, soit grâce à l’intensité de son application).
Dorman P. The Economics of Safety, Health
and Well-Being at Work: An Overview, InFocus Program on SafeWork,
International Labour Organisation. The Evergreen State College; 2000. [cité
le 26 juin 2009].
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P 32
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HP5
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Là où les mesures de prévention sont
rentables pour les entreprises, une information sur l’application correcte de
la méthode ACB s’impose pour révéler les bénéfices de l’investissement.
Ministry of Social Affairs and Health
Department for Occupational Safety and Health Finland; 1999. [cité le 26
juin 2009].
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jeudi 30 janvier 2014
Fiche de lecture n°3
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